Repeupler le centre historique de Tarente et lui redonner vie, tel est l’objectif du plan « Maisons à un euro », mis en place par le maire du chef-lieu des Pouilles Rinaldo Merucci. Une initiative déjà connue en Italie et utilisée pour la première fois dans une aussi grande ville.
Tarente, 17ème ville démographique d’Italie, abrite quasiment 200 000 habitants. Cependant son bourg historique, situé sur une presqu’île, souffre d’une forte perte d’attractivité depuis des années. Quelque 3 000 personnes y vivent aujourd’hui, contre 40 000 à la fin du 19ième siècle. Pour remédier à cet abandon massif, la commune a mis en vente en janvier trois immeubles pour un euro symbolique. La ville est connue pour figurer parmi les plus polluées d’Europe à cause de la présence de l’usine sidérurgique Ilva, mais aussi pour le tristement célèbre effondrement en 1975 d’un immeuble de la Vieille Ville, « Taranto Vecchia ».
La conseillère au Patrimoine Francesca Viggiano expliquait : « Nous ne voulons plus que la ville soit associée seulement à l’Ilva, mais qu’elle ait un développement alternatif ». Pour cela, la municipalité compte sur le repeuplement et la redynamisation d’un endroit plein de charme et d’histoire. Le projet a suscité l’intérêt de Rome où le Mibact, le Ministère italien pour les Biens et les Activités culturels, a alloué 90 millions d’euros à Tarente. Francesca Viggiano a également dit avoir reçu rapidement « de nombreux mails, en particulier des demandes d’information provenant de New York, Milan et Rome ».
Pour acquérir un bien, l’acheteur doit s’engager à le restaurer à ses frais et en faire sa résidence principale, une maison de vacances à louer, ou encore une résidence universitaire. Une opportunité pour les promoteurs immobiliers, investisseurs, ou amoureux de la région. L’initiative des maisons à un euro n’est pas une nouveauté dans la Péninsule : elle a notamment été instaurée en 2014 dans la petite commune sicilienne de Gangi et à Sambuca en 2018.
Inès Daneluzzo-Albertini
